Je suis née en 1972, dans le Sud de France. J'ai commencé seulement à écrire en avril 1994.

Magali Ségura Je suis incapable de dire pourquoi et comment j'ai débuté. J'ai longtemps cru que ma vie était la biologie. J'ai toujours voulu être vétérinaire zoologue. Moins d'une semaine avant d'écrire les premières lignes, j'aurai ri au nez de la personne qui m'aurait dit que je finirais écrivain un jour. J'ai toujours eu de très bonnes notes pour les rédactions et pour les commentaires de texte (ce qui fait appel à l'imagination ;-) ), mais pour les dissertations ou les résumés, j'étais une calamité à 8/20 de moyenne. De plus, je suis une grande dyslexique, je confonds presque toutes les consonnes, et je suis capable de mettre un mot à la place d'un autre sans m'en rendre compte s'ils se ressemblent. Cela entraine aussi un désordre de mes mots dans une phrase, ce qui noircit encore les marges de mes feuilles d'un équivalent de "maladroit" ou "mal-dit", et dans la cohérence de mes idées qui m'oblige à une rigueur pour laquelle je suis nommée "madame liste" dans ma famille (sympa, n'est-ce pas ?). Enfin bref, à part de l'imagination, je n'avais rien pour devenir écrivain.

J'ai toujours eu des histoires dans la tête depuis l'enfance que je gardais jalousement pour moi. En avril 1994, je préparais un concours avec des conditions de stress peut-être trop élevés ; une histoire s'est mis à me hanter jusqu'à la folie. Je n'arrivais plus à penser à autre chose, je ne pouvais plus me concentrer. J'ai cherché un moyen de l'exorciser, je me suis dit que la coucher sur le papier serait peut-être la solution. J'ai écris 60 pages en 3 jours. La description d'un village médiéval a stoppé ma transe ; je n'avais pas les connaissances. J'ai pu me remettre à mon concours et le rater à 60 dixième de points près (ce qui correspondait à près à 80 places ! Arg !). Je me suis dit que j'avais 4 mois et demi de vacances avant de repartir à la fac ; j'ai mis deux ans et demi pour écrire ce qui allait devenir le cycle de Leïlan.

Il m'a fallu du temps pour faire lire mes premiers chapitres, je doutais que cette histoire puisse être intéressante pour d'autres personnes que celles de ma famille, j'ai mis du temps à écouter mes amis et à affronter les maisons d'édition. J'ai eu la chance inestimable de croiser le chemin de Barbara Liano et de Stéphane Marsan. Grâce à eux, j'ai l'honneur de faire partie des auteurs des éditions Bragelonne et je m'applique du mieux que je peux afin de ne pas rendre chèvres leur staff de correcteurs.

Mon passif non littéraire me complexe parfois, même si je suis fière de cette particularité aussi. Mes références sont plutôt cinématographiques avec tous les films de capes et d'épées et de westerns que mon père adoraient regarder (et beaucoup de dessins animés !). Je n'arrive pas à avoir le temps de lire tout ce qui pourrait être une base classique de Fantasy, (je n'ai même pas une base classique du tout !) et je le regrette beaucoup.

J'ai essayé toutes les voies pour soigner ou étudier les animaux. Mais en fin de DEA, quand j'ai commencé le cycle d'Eternité avec 6 autres idées de romans et 8 idées de nouvelles dans ma cervelle, et que j'étais incapable d'écrire correctement un article scientifique en anglais, j'ai senti que j'étais peut-être entrain de me tromper de vie. Comme l'écriture ne nourrit que de rares écrivains, j'ai eu suffisamment de bon sens pour continuer mes études avec une thèse fabuleuse sur les grenouilles arboricoles d'Asie. Mais au début de la grossesse de mon premier fils (je faisais déjà une sacrée bêtise d'être enceinte alors que j'étais seulement en deuxième année de thèse), je me suis arrêtée d'écrire pour me concentrer sur mon sujet. Les trois années d'astreinte à la page blanche m'ont tant fait souffrir que j'ai compris que je ne pourrai jamais vivre sans l'écriture et que la biologie n'était plus ma voie. J'ai été frustrée par à-coups plusieurs années encore avec l'arrivée de deux garçons de plus (à croire que je ne sais faire que des trilogies), et par pas mal de coups de bâtons traîtres dans les roues de 2007 à 2011.

Aujourd'hui, j'ai à cœur de me battre pour écrire toutes les histoires qui peuplent mon imaginaire, et je sais que plus rien ne pourra m'arrêter, à part ma propre fainéantise ;-)