Idée d'Avril 1994. Ecriture du 05.07.94 au 13.10.96. Première version publiée en 2001
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Robin des Bois est mon personnage culte, la médecine était un coup de cœur du moment. Le combat idéaliste au centre de l'histoire - combat contre ce qui existe - est autant une révolte contre l'Esprit Ibbak que contre la vie quotidienne et mes examens.

Trois tomes en 4 cahiers et demi ! La construction de Leïlan a quelque chose de spécial pour moi. Premier roman, premiers essais d'écriture : cette histoire avait tout de neuf et de compliqué. J'ai depuis écrit d'autres histoires plus ou moins courtes, plus ou moins lisibles, je leur ai ajouté des scènes, ou changé des paragraphes, mais aucune n'a eu encore la même complexité de correction. Tout était brut dans ma tête, comme si quelqu'un (j'ai toujours soupçonné mon premier chat Hévéa :-) avait caché une histoire dans mon esprit et que je devais la retrouver. J'ai commencé Leïlan par hasard et au hasard. L'histoire me fascine parce que je me suis toujours sentie esclave et non maître de son écriture.

J'ai entièrement rédigé Leïlan au crayon sur des cahiers avant de passer l'histoire sur ordinateur. Pages de droite pour le texte, page de gauche pour les corrections, les croquis ou les plans. Je n'ai jamais recommencé cette folie ! Mais c'est peut-être un regret parce que la relecture est un havre de souvenirs et d'émotions

Outre des noms de lieux lancés sans idée au départ - qui se sont construits après coup - la première modification du texte a été le rajout de Nis. Et oui, Axel était à pied au départ ! Dix chapitres étaient écrits quand j'ai fait lire mon histoire à mon frère ; il m'a dit immédiatement : « Ok, ton pays est petit, mais si tu ne mets pas ton héros sur un cheval, c'est Monaco ! ». Nis est née avec ses naseaux blancs et sa gourmandise, m'obligeant à jongler avec l'ajout d'un personnage sans changer la structure du texte. Je ne pensais pas à ce moment-là que j'aurais à le faire plusieurs fois :-)

Miaou ! Je connaissais le début de Leïlan, la fin, et quelques scènes plus ou moins variantes au milieu (je n'ai pas d'autre méthode pour l'instant : c'est un reste des règles d'improvisations à thèmes apprises en cours de théâtre). Je croyais naïvement que je l'écrirais en quatre ou cinq mois. C'était sans compter sur une petite créature ailée dessinée sur des exercices de biochimie qui devait devenir ma première Opaline. Les scènes se sont compliquées par rapport à l'idée initiale, les rebondissements se sont ajoutés, je crois qu'indirectement cette créature est à l'origine d'un tome entier.

Quand j'ai fini Leïlan, le 13 octobre 1996, deux ans et demi après le premier mot, j'avais écrit les grandes lignes, les grands reliefs mais pas la totalité qui se cachait dans ma tête. Les corrections sporadiques ont été étalées sur près de cinq ans. Le plus spectaculaire changement date de juin 2001 : quatre personnages rajoutés d'un coup ! J'ai l'impression maintenant que le texte ne pouvait pas exister sans eux. Pouvez-vous deviner de quels personnages je parle ? Si vous calez, la réponse est sur la page d'un indispensable outil de travail (de torture) qu'on m'a fait découvrir avec la correction de Leïlan : le synopsis.

J'ai toujours l'impression d'exorciser des personnages en les écrivant. Sur le papier, ils ne hantent plus mon esprit, ils ne m'appartiennent plus. Plusieurs fois, j'ai dû me forcer à me remettre dans l'ambiance de Leïlan, trafiquant des situations bien installées ou découvrant les actions d'un personnage négligé. A la sortie du tome III, j'ai mis fin à huit ans d'obsession. Soulagement et vide...