Au départ, ce devaient être des poulpes à crochets, avec des tentacules qui surgissent de l'eau pour attraper les inconscients qui s'approchent trop près. Et puis, je me suis dit que cela ferait trop sariclès (créature présente dans le cycle de Leïlan). Alors j'ai essayé avec des seiches à crochets, toujours les tentacules, et un gros corps avec des petits volants sur les côtés. Mais bof, je n'étais pas vraiment satisfaite. Je m'en contentais, c'est tout. Tout mon roman ne se passe pas sur ces îles.

Et puis, ce qui a de bien avec les enfants, c'est qu'il faut leur faire découvrir la vie, et que cela permet aux grands de se rappeler certaines choses. En emmenant mes fils au bord de la mer à marée basse pour pêcher les crabes et les crevettes, j'avais pris mon bouquin guide de la faune et de la flore littorales des mers d'Europe de Campbell et Nicholls. Et là de la page 115 à 135, j'ai trouvé un trésor d'idées : l'embranchement des Annélides, des vers marins ! Pourquoi se prendre la tête à créer une bestiole en croyant la faire extraordinaire alors qu'il existe des créatures fantastiques dans la nature ? Géants, tous les annélides sont parfaitement monstrueux ! Les plaques osseuses de Chaetopterus variopedatus m'ont convaincue et j'ai rajouté à cette espèce des palpes plus nombreuses, plus grosses et surtout colorés parce que tous les autres vers marins le sont.

Les vers à crochets sont de rares bestioles marines concentrées dans un seul endroit en Terre de Sel. Je ne sais pourquoi elles ne pullulent que près des îles des sables du Sud et nulle part ailleurs mais si vous voulez une vraie raison, je pourrais toujours essayer de chercher ;-)